5 novembre 2011

18 juillet 2011

Rentrer



C'est l'heure de rentrer au pays.
Le chêne du jardin a beaucoup trop grandi, les enfants aussi, et nous on a vieilli.
Je retrouve des odeurs, des détails, des voix, des objets oubliés qui n'ont pas changé, juste un peu poussiéreux.
Etrange. De quel côté conduis-tu? Envie de dire "Attention, à gauche!"
A quelle heure le soleil se décidera-t-il à se coucher, quelle heure peut-il bien être d'ailleurs? Et là-bas?
Pourquoi fait-il si froid alors que c'est l'été? Comment se réchauffer? Se mettre un bonnet et des collants. La peau toute sèche.
Le beurre qui reste sur la table toute la journée. Le sucre qui n'est pas envahi par les fourmis. Est-ce possible?
Oh comme le vent souffle, à quelle vitesse se déplacent les nuages.
Oh comme la pluie est discrète, même quand elle est "forte".
Pourquoi manger tant de porc et de pommes de terre? Et si peu de riz. Boire tant de vin et si peu d'eau chaude et de jus de citron. Ne pas retrouver les mêmes goûts.
Avoir peur des moustiques comme de la peste, vieux réflexe de les fuir comme des guêpes.
Réécouter France culture en appuyant sur un simple bouton.
Réentendre le lambris craquer.
Refaire du vélo et mettre les pieds dans l'eau glacée.
Revoir la marée se retirer et revenir vers nous, les rochers rester comme des géants les pieds dedans
Remplacer la papaye par l'abricot, la mangue par la nectarine.
Chercher la sensation du soleil sur la peau. Se faire brûler sous un ciel gris, sans s'en apercevoir.

Enfin, une oie nous permet de nous remettre sur la voie de gauche.
Cela me semble beaucoup plus normal.


Collection été 2011 en Finistère

16 juin 2011

Indonésie

Le voyage en Indonésie commence bien.
J'arrive au petit aéroport de Bandung à 21h, et il y a deux filles qui m'attendent: Rifka et sa soeur Esti (de couchsurfing).
Soirée karaoké chez la tata, puis direction leur petite maison de Cimahi. Impression d'être à la campagne dans la ville.

Les chants des muezzins mélangés me réveillent de très (trop) bonne heure.

Devant la maison de Rifka

Première matinée à Cimahi: on se rend avec les cousines de Rifka au marché très animé, où tout se vend! A côté, un lac et un terrain de sport bondé de gens qui font leurs exercices.


Ensuite, on goute au bubur ayam, une sorte de riz gluant (pimenté évidemment) avec poulet et cacahouète, et on se lance dans des courses pour faire des crêpes. Pas si facile de trouver tout ce qu'on veut! On va d'échoppe en échoppe.

On cuisine, et on finit dans la cour devant la maison, sur une bâche avec famille et voisins.
Le soir, nous allons sur les hauteurs de Bandung, au Dago, voir des tunnels où étaient autrefois stockées des munitions japonaises et hollandaises.

Le lendemain, direction le volcan au 'cratère blanc' (traduction de Kawa Putih), d'où émanent des vapeurs de soufre...
Sur la route, je m'étonne de voir tant de tuiles rouges, de charettes comme transport en commun, d'enfants mendiants à la guitare...
Le trajet est épique, mais on y arrive grâce à la débrouillardise d'Esti.


Les jeunes se précipitent sur nous pour être pris en photo avec un "bule", un étranger (prononcer "boulet", oui oui). Vivent les vacances scolaires. Les mariés sont aussi là pour leur séance photo... Attention aux cendres sur la robe.

L'eau a une couleur verte incroyable et ça fume, c'est beau, mais ça pue. Les Indonésiens sont venus avec leur petit masque.



On rentre à Bandung pour voir la rue des chaussures. Elle me semble interminable. Heureusement qu'on ne va pas dans la rue des jeans aujourd'hui.
Oh, encore du bubur ayam par ici...Rue des shoes.

Le soir, embouteillages à gogo.
Plusieurs enfants/jeunes sautent dans nos transports pour jouer de la guitare/chanter/mendier, même dans le mini 'angkot'...

De retour à Cimahi, je vois des gens assis sur la voie ferrée, jouant de la guitare. Des brochettes de poulet saté sont sur le barbecue non loin de là. On grignote, puis je vais prendre mon billet de train pour Jogja (Yogyakarta).

Rifka a apporté du batagor (encore une spécialité culinaire) à la maison spécialement pour moi... Trop attentionnée. Et le lendemain, sa soeurette insiste pour m'amener à la gare de Bandung à moto. Avec mon sac à dos, il faut que je garde l'équilibre pendant 30 min, ayo!

Voilà un homme qui dort dans le train Bandung-Jogja. Il y en a qui dorment dans cette position en France aussi? Je ne me souviens plus. Je fais comme lui, et me réveille de temps en temps pour regarder les terrasses de rizières, et les tuiles rouges.

7h de trajet en train. Il fait très chaud à l'arrivée, et beaucoup de gens ont défilé et crié pour nous vendre des trucs genre riz frit, mouchoirs en papier, boissons, cigarettes...

14 mai 2011

Joli mois de mai

A Kuala Selangor, chips de poisson (keropok) séchant au soleil devant un temple (le temple est à droite, on ne le voit pas ici!)

Le mois de mai a bien commencé. Pour fêter le travail, on a fait une petite excursion vers un site où on peut voir briller des lucioles dans des buissons: Kuala Selangor. J'aime leur nom en anglais aussi, "fireflies". Pas de photos ici, elles étaient interdites. Seulement des environs, à Sekinchan, un bled connu pour ses rizières et ses fruits de mer.

Rizière à Sekinchan. Le bruit des oiseaux au-dessus de nos têtes, vous ne l'entendrez pas.

"Carcasses" de crevettes sur le port aux bateaux et caisses multicolores.

Prochaine balade prévue mardi de la fête de la naissance de Bouddha: Ipoh, ancienne ville coloniale, réputée pour ses bons petits plats et ses temples bouddhistes.

En attendant, les jours se succèdent et ne se ressemblent pas.

Je tombe un jour sur un chauffeur de taxi qui commence à me chanter "Alouette, gentille alouette" (à condition que je chante avec lui). Il a appris la chanson à l'orphelinat il y a 50 ans. Puis, comme d'autres taxis, il essaie de me convertir en 10 minutes de course, mais cette fois-ci, non pas à l'islam mais au catholicisme (Jésus l'a sauvé d'un cancer auquel il était condamné, m'assure-t-il).
Voici sa carte, si ses services vous intéressent. Regardez en bas le clin d'oeil biblique.



Et hier, vendredi 13, je dis à ma collègue Teh que ce jour peut porter bonheur et qu'elle va peut-être gagner au loto cette fois-ci.
Elle prend le message à la lettre (ah, avec ces Chinois, la chance et l'argent, ça ne rigole pas!). On file acheter un billet de loto à la pause de midi (qui est plus longue le vendredi pour la prière). Comme c'est vendredi, il y a des voitures garées vraiment partout et n'importe comment, en travers de la route, en double file sur les grands axes... On ne peut pas se garer, on se contente donc d'un "tour de manège" en ville, et on rentre.
Tout le monde a mangé mon fromage qui pue au boulot, je suis étonnée. Une collègue me dit "de toutes façons, si c'est cher pour eux, ils pensent que c'est bon". Ok.


Dernièrement, il y a un changement de météo. On a eu une semaine de sécheresse. Finies les pluies torrentielles quotidiennes et les orages qui font trembler la maison. Bizarre. Mais il fait très très chaud. Je jette un oeil à ces photos prises un jour de la bibliothèque (quand les rats avaient mangé les cables de notre bureau et qu'on n'avait plus d'électricité): une prise le matin et l'autre l'après-midi (vers 16h)

8 mars 2011

Histoires de mots, histoires de gestes

Je n’ai toujours rien écrit sur la langue nationale, le malais. On l’appelle ici « bahasa malaysia/ ou melayu » (par opposition au bahasa Indonesia), ou juste « bahasa » et elle est parlée par seulement 60% de la population (proportion de Malais).

Le bahasa vient d’Indonésie (Sumatra), et a emprunté à plusieurs d’autres langues, surtout l’arabe et l’anglais (mais il y a aussi quelques mots qui viennent du portugais -mentega, gereja, meja) et du chinois).

C’est plutôt simple au niveau de la prononciation, de la grammaire, de la construction des mots, etc. Ce qui est dur, c’est de comprendre les gens parler car tous les mots sont coupés. Genre « tidak tahu » devient « tak tau » (=je ne sais pas> chais pas, on est ex-aequo !).

Les Malaisiens parlant malais aiment bien faire durer la dernière voyelle… (ex : « Tak tauuuuuuuu », comme un cri de loup). Ils aiment aussi mettre des « lah » à tout va, même en anglais, « I don’t know, lah, why do u ask me ? Ok, lah », pour insister. S’ils sont d’origine chinoise, on aura plutôt des « mah ».

Ca devient compliqué ?

Et les Indiens, me direz-vous ? Et bien les non-malais parlent en général anglais entre eux, ou leur langue maternelle, ce qui peut devenir compliqué, comme pour les Chinois. Ce qui est amusant ici, c’est le code switching, le changement de langue en permanence, dans une même phrase ou au milieu de la conversation.

Tous les Malaisiens sont forts à ce jonglage.

Pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble le malais, voici une petite traduction

“Semua manusia dilahirkan bebas dan samarata dari segi kemuliaan dan hak-hak. Mereka mempunyai pemikiran dan perasaan hati dan hendaklah bertindak di antara satu sama lain dengan semangat persaudaraan.

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Et une chanson, allez…


En ce qui concerne les gestes

Juste un conseil si vous venez. On ne peut pas montrer du doigt, alors on laisse son pouce dans la paume de la main en le tournant vers la personne/chose à désigner.

Et pour compter, ce n’est pas pareil avec les doigts, demandez à un Chinois.

30 janvier 2011

Raub

Ceci n'est pas une rafflesia

Un collègue me fait visiter son bled, Raub, et les alentours. Il me parle de la fameuse Rafflesia, que l'on peut trouver pas loin d'ici... C'est la fleur la plus grande du monde!

Une plage au pied d'une petite chute d'eau au milieu d'une forêt,
les rafflesias ne sont plus très loin!



On va à l'école voir sa femme instit, qui m'explique que 60% de ses élèves sont issus de la minorité Asli ("orang Asli"), ils habitent dans des villages assez isolés comme celui où se trouve son école.
On m'offre de la soupe de durian à manger avec du pain de mie.


Le soir, on va voir un village Asli. On traverse un pont troué et on arrive devant des cabanes, ça me rappelle le centre du Vietnam.



18 janvier 2011

La fête deThaipusam



Le temps passe, et toujours des fêtes qui approchent.

Après Deepavali en novembre, puis Noël, c'est le tour de Thaipusam cette semaine, et le Chinese New Year (année du lapin) les 3 et 4 février.
Plein de couleurs en vue, de petits ou grands lapins, de piercings plein le corps aux Batu Caves, et de musiques, de danses, de couleurs dans les rues!





Petite histoire de la fête de Thaipusam d'abord: c'est une fête hindoue célébrée principalement par la communauté tamoule. Elle commémore la naissance de Murugan, fils cadet du dieu Shiva, mais aussi le moment où la mère de Murugan (Parvati) lui donna une lance pour vaincre un démon.



















Ce festival est seulement célébré en Malaisie (1,5 million de personnes se rendent aux Batu Caves, à 13 km de Kuala Lumpur) et à Singapour.






A programme: marches, transes, crochets/hameçons avec chaines dans le dos (kavadis) /piercings , offrandes, montée des 272 marches et prières...

Tout cela dans des nuages parfumés d'encens.














Pour plus d'infos:
http://www.bbc.co.uk/religion/religions/hinduism/holydays/thaipusam.shtml

"The Hindu festival of Thaipusam is about faith, endurance and penance. When it's celebrated in Malaysia it's a dynamic, colourful, happy yet devotional event which can stretch for 3 or 4 days, and attract around one and a half million people each year.

The festival of Thaipusam was brought to Malaysia in the 1800s, when Indian immigrants started to work on the Malaysian rubber estates and the government offices.

It was first celebrated at the Batu Caves in 1888. Since then it's become an important expression of cultural and religious identity to Malaysians of Tamil Indian origin, and it's now the largest and most significant Hindu public display in the country."

Before the festival day itself there's an early morning chariot procession. Devotees approach the chariot with bowls of fruit and even hold babies up to be blessed. Groups of musicians and drummers add to the carnival feel, and pilgrims follow in procession.

This is a colourful event. Women wear jasmine flowers in their hair. Yellow and orange, the colours of Murugan, dominate. Orange is also a colour of renunciation, and is worn by those whose pilgrimage is a temporary path of asceticism.

On the day of Thaipusam itself devotees go to different lengths to show their devotion. Some carry pots of milk or "paal kudam" on their heads as a show of devotion and love to the god.

Others carry elaborate frameworks on their shoulders called "kavadis", which have long chains hanging down with hooks at the end which are pushed into their backs.