18 juillet 2011

Rentrer



C'est l'heure de rentrer au pays.
Le chêne du jardin a beaucoup trop grandi, les enfants aussi, et nous on a vieilli.
Je retrouve des odeurs, des détails, des voix, des objets oubliés qui n'ont pas changé, juste un peu poussiéreux.
Etrange. De quel côté conduis-tu? Envie de dire "Attention, à gauche!"
A quelle heure le soleil se décidera-t-il à se coucher, quelle heure peut-il bien être d'ailleurs? Et là-bas?
Pourquoi fait-il si froid alors que c'est l'été? Comment se réchauffer? Se mettre un bonnet et des collants. La peau toute sèche.
Le beurre qui reste sur la table toute la journée. Le sucre qui n'est pas envahi par les fourmis. Est-ce possible?
Oh comme le vent souffle, à quelle vitesse se déplacent les nuages.
Oh comme la pluie est discrète, même quand elle est "forte".
Pourquoi manger tant de porc et de pommes de terre? Et si peu de riz. Boire tant de vin et si peu d'eau chaude et de jus de citron. Ne pas retrouver les mêmes goûts.
Avoir peur des moustiques comme de la peste, vieux réflexe de les fuir comme des guêpes.
Réécouter France culture en appuyant sur un simple bouton.
Réentendre le lambris craquer.
Refaire du vélo et mettre les pieds dans l'eau glacée.
Revoir la marée se retirer et revenir vers nous, les rochers rester comme des géants les pieds dedans
Remplacer la papaye par l'abricot, la mangue par la nectarine.
Chercher la sensation du soleil sur la peau. Se faire brûler sous un ciel gris, sans s'en apercevoir.

Enfin, une oie nous permet de nous remettre sur la voie de gauche.
Cela me semble beaucoup plus normal.


Collection été 2011 en Finistère